In Flanders Fields : un siècle de coquelicots

Pour que la terre leur soit légère, souscrivons à l’emprunt de la Victoire.

Le poème In Flanders Fields — qui célèbre son 100e anniversaire cette année — est considéré comme le poème le plus connu de la Première Guerre mondiale. Dans cette émission, nous sommes en compagnie d’Emily Monks-Leeson, archiviste de BAC. Elle nous fera découvrir la vie de John McCrae, le soldat canadien à qui l’on doit le poème. Elle nous aidera à comprendre la situation entourant son inspiration, la raison de la popularité du poème et les éléments ayant contribué à cette popularité, en plus de raconter le rôle qu’a joué le poème dans la reconnaissance du coquelicot comme symbole du souvenir. Nous parlerons également des documents poétiques de John McCrae et de ceux liés à la guerre qui se trouvent à Bibliothèque et Archives Canada.

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Date de publication : 30 avril 2015

  • Transcription d'épisode 21

    Jessica Ouvrard : Bienvenue à « Découvrez Bibliothèque et Archives Canada : votre histoire, votre patrimoine documentaire ». Ici, Jessica Ouvrard, votre animatrice. Joignez-vous à nous pour découvrir les trésors dont recèlent nos collections, pour en savoir plus sur nos nombreux services et pour rencontrer les gens qui acquièrent, protègent et font connaître le patrimoine documentaire du Canada.

    Le poème, In Flanders Fields — qui célèbre son 100e anniversaire cette année — est reconnu comme le poème le plus connu de la Première Guerre mondiale. Dans cet épisode, nous sommes en compagnie d’Emily Monks-Leeson, archiviste de BAC. Elle nous fera découvrir la vie de John McCrae, le soldat canadien à qui l’on doit le poème. Elle nous aidera à comprendre la situation entourant son inspiration, la raison de la popularité du poème et les éléments ayant contribué à cette popularité, en plus de raconter le rôle qu’a joué le poème dans la reconnaissance du coquelicot comme symbole du souvenir. Nous parlerons également des documents poétiques de John McCrae et de ceux liés à la guerre qui se trouvent à Bibliothèque et Archives Canada.

    Si vous désirez voir les images associées au présent balado, il suffit de vous rendre dans notre galerie photos Flickr. Vous pouvez accéder à un lien direct par la page www.bac-lac.gc.ca/balados.

    Bonjour Emily.

    Emily Monks-Leeson : Bonjour Jessica.

    JO : Merci d’être avec nous aujourd’hui.

    EML : Je suis ravie d’être ici. Merci pour l’invitation.

    JO : Lorsque nous entendons le nom de John McCrae, nous pensons immédiatement au poème In Flanders Fields. Pouvez-vous nous parler des antécédents de M. McCrae?

    EML : Bien entendu. John McCrae est né à Guelph, en Ontario, en 1872. Deuxième enfant d’une famille de trois dont le père est David McCrae — propriétaire d’un moulin et éleveur de bétail, ainsi que membre de la milice — et la mère, Janet McCrae. John McCrae fréquente l’école centrale de Guelph et l’école supérieure de Guelph. Il est plutôt âgé quand il s’enrôle dans le Corps expéditionnaire canadien; il a alors 42 ans.

    JO : Un vieillard, effectivement.

    EML : (Rit) Selon les normes d’alors. Vous savez ce que cela veut dire, en l’occurrence, qu’il avait eu une riche carrière d’auteur et de médecin avant la Première Guerre mondiale. Juste pour vous donner un aperçu de ses antécédents, M. McCrae remporte une bourse à l’Université de Toronto et il entreprend ses études en médecine en 1888. Il souffrira d’asthme pendant toute sa vie et c’est pourquoi il devra s’absenter brièvement de l’université en 1893 et repartir pour Guelph, où il enseigne, en fait, à l’Agricultural College, qui deviendra l’Université de Guelph. Il retourne à l’Université de Toronto le même automne et c’est à cette époque qu’il se joint à la milice. Il suit un cours d’officier d’artillerie dans la milice auprès des Queen’s Own Rifles, il s’ensuit une carrière à vie dans la milice, puis dans l’armée. C’est à la même époque qu’il commence à publier des nouvelles et des poèmes dans le journal de l’Université de Toronto, The Varsity.
    M. McCrae étudie la médecine, tout comme son frère aîné, Tom, et, en 1894, après avoir reçu une bourse de recherche en biologie, il passe l’été dans l’État du Maryland où il exerce dans une maison de convalescence pour enfants. Il sera de passage à l’Hôpital Johns Hopkins à Baltimore, avant d’obtenir un diplôme avec spécialisation en médecine de l’Université de Toronto. Il sera résident à l’Hôpital Toronto General et, vous savez, alors qu’il chemine dans sa carrière, il ne cesse d’écrire. Certains de ses poèmes seront publiés dans des magazines canadiens, The Westminster et Massey’s Magazine. En 1894, il remporte un concours de nouvelles organisé par le magazine Saturday Night. Il chemine donc dans sa vie professionnelle, tant dans le domaine de la médecine que dans celui de la littérature.

    JO : De même qu’à titre de militaire.

    EML : De même qu’à titre de militaire, vous avez bien raison. Il poursuit son service au sein de la milice. Nous le constatons aussi d’après les travaux qu’il mène à l’Université McGill. En 1899, il reçoit une bourse de recherche à McGill pour œuvrer dans les laboratoires de pathologie de l’Hôpital Royal Victoria, mais ses projets sont arrêtés presque immédiatement par suite de la déclaration de la guerre d’Afrique du Sud, la guerre des Boers. M. McCrae décide presque sur-le-champ de se joindre au second contingent de soldats canadiens à se porter volontaires pour aller se battre. Il obtient le grade de lieutenant dans la brigade d’artillerie grâce à son service antérieur dans la milice. Il sera en service actif pendant un an avant de revenir au Canada.

    JO : D’accord. Quel rôle a joué M. McCrae dans l’armée?

    EML : Bien, comme je le disais, il est plutôt jeune quand il se joint à la milice et il se concentre dans l’artillerie. En conséquence, outre son service durant la guerre d’Afrique du Sud et la Première Guerre mondiale, il demeure actif au sein de la milice canadienne. Pendant les 13 années entre son retour de l’Afrique du Sud et son enrôlement dans le Corps expéditionnaire canadien, il devient major dans la milice. En 1910, il agira même comme médecin durant l’expédition du gouverneur général Lord Grey, qui partira de Norway House pour se rendre à la baie d’Hudson. Il est intéressant de noter que ce voyage se fait uniquement en canot à l’allée; ils reviendront au Québec à bord d’un navire à vapeur en passant par le Labrador. Après cette petite aventure, il poursuit sa carrière en médecine; il enseigne et exerce la médecine à Montréal, il mène des recherches, il est à l’origine de nombreuses publications médicales et, comme je l’ai dit auparavant, il continue d’écrire de la poésie pendant tout ce temps. Lorsque la Première Guerre mondiale est déclarée, John McCrae est fin prêt pour agir comme médecin pour le compte du Corps expéditionnaire canadien, auquel il se joint dès le début de septembre 1914.

    JO : Il figure donc parmi les premières recrues.

    EML : Il est l’une des toutes premières recrues. En fait, il est en vacances en Angleterre en août 1914 lorsque la guerre est déclarée. Il monte immédiatement à bord d’un navire et revient au Canada afin de pouvoir s’enrôler au sein de la première brigade de l’Artillerie canadienne. En octobre 1914, il reprend un bateau en direction de l’Angleterre avec la première division canadienne. Il s’agit de la première division composée des soldats canadiens qui s’étaient enrôlés dès les débuts de la guerre; ils sont les premiers à arriver en Angleterre et les premiers à être envoyés en France en mars 1915.

    JO : Pouvez-vous nous parler des circonstances entourant l’origine du poème, la source d’inspiration?

    EML : Volontiers. Il est important, je crois, que nous parlions de la bataille d’Ypres – ou de la seconde bataille d’Ypres, à proprement parler – si nous voulons relater les circonstances entourant l’origine du poème en soi parce que ces combats ont vraiment joué un rôle primordial dans la rédaction du poème par M. McCrae. Les Canadiens ne sont arrivés dans les champs de bataille en France et en Belgique qu’en mars 1915. Les combats menés durant ce printemps seront terriblement brutaux; ce sera aussi la première fois que l’on utilisera des gaz toxiques en temps de guerre contre les troupes françaises et canadiennes, soit durant la seconde bataille d’Ypres. En fait, Ypres est une ville fortifiée, une ville médiévale de Belgique qui a été le théâtre en 1914 de la première bataille particulièrement sanglante de cette guerre. Celle-ci revêtait une importance stratégique énorme, tant pour les Alliés que pour les Allemands. Des tranchées avaient été creusées juste en dehors de la ville et les lignes alliées près d’Ypres ont débordé sur le front allemand en se déployant en forme de « U » inversé. Cela signifie en fait que les alliés se retrouvaient entourés sur trois flancs par les Allemands, qui, de plus, occupaient une position plus élevée. Durant la première semaine d’avril 1915, les premiers membres du premier contingent canadien abandonnent leur secteur calme au front ouest pour se rendre au saillant d’Ypres. Puis, le 22 avril, l’armée allemande déverse 160 tonnes de gaz de chlore lors d’un assaut sur la ville. Les divisions françaises sur le flanc gauche des Canadiens sont anéanties devant ce qu’on peut imaginer comme une scène d’horreur. Les Canadiens qui se trouvent en première ligne depuis à peine deux mois tentent désespérément de défendre cette portion du front ainsi laissée béante sur 6,5 kilomètres.

    JO : Je vois.

    EML : Si les Allemands avaient réussi à traverser le front, cela aurait signifié la fin de la guerre. Alors que le gaz de chlore remplissait les tranchées, on sait que les hommes étaient obligés de sortir et ils se retrouvaient alors dans le champ de tir de mitrailleuses lourdes et de feux d’artillerie. Vous vous imaginez sûrement la scène…

    JO : Vraiment sanglante…

    EML : Brutale, en fait. Eh oui, c’était horrible et ce fut aussi en quelque sorte un moment déterminant pour ce nouveau corps expéditionnaire canadien. Je suppose que, heureusement, les troupes allemandes n’avaient pas non plus l’équipement de protection adéquat contre leur propre gaz et elles ont donc dû se tenir loin de la brèche qu’elles avaient faite au front. Pendant les jours qui ont suivi, les Canadiens et les Britanniques se sont défendus et ont combattu et, en fait, ils ont fait tout leur possible pour empêcher les Allemands de réaliser une percée. Nonobstant leurs fusils — maintenant désignés comme les tristement célèbres fusils Ross —, qui bloquaient dans la boue, et les soldats qui étaient pris de violentes nausées et suffoquaient. Sans que l’on sache comment, ils ont tenu bon, mais à quel coût! Plus de 6 000 Canadiens — pensez-y, cela représente un tiers des soldats récemment débarqués — figureront parmi les victimes au moment où la division sera relevée le 3 mai. La plupart de ces combattants — encore une fois, cela vaut la peine d’y réfléchir — étaient de simples civils au quotidien seulement quelques mois auparavant. Donc, le célèbre poème de M. McCrae, In Flanders Fields, a été écrit durant la deuxième semaine de cette bataille, alors que M. McCrae est affecté à un endroit désigné par la suite comme le poste de secours avancé de la ferme Essex. Ce poste est situé au nord de la ville d’Ypres, le long du canal. M. McCrae est major et médecin militaire et, par ailleurs, il agit comme commandant en second de la première brigade de l’Artillerie canadienne. Fait intéressant, dans une lettre qu’il écrit à sa mère à l’époque, il décrira le combat même. Il explique qu’il a l’impression de vivre un cauchemar avec, comme toile de fond permanente, la vue des morts, des blessés, des mutilés et la terrible angoisse que la ligne cède. Voilà un aperçu de son état d’esprit et de celui de tous ses frères d’armes.

    Pour ce qui est de l’origine véritable du poème en soi, vous savez que la bataille d’Ypres sert de contexte, mais les origines du poème sont quelque peu troubles. On mentionne souvent le deuil de M. McCrae après le décès de son ami, le lieutenant Alexis Helmer, qui était officier dans la seconde batterie, première brigade de l’Artillerie canadienne. Le lieutenant Helmer fut tué par le coup direct d’un obus allemand le matin du 2 mai alors qu’il quittait son abri. Selon une des histoires relatant l’origine du poème, il semble qu’on aurait vu M. McCrae l’écrire le soir même, assis sur le marche-pied arrière d’une ambulance et regardant la sépulture d’Helmer et les coquelicots qui poussaient dans le cimetière de la ferme, près du poste de secours. Une autre version raconte que John McCrae était tellement bouleversé après les funérailles de son ami — en fait, M. McCrae a lui-même présidé le service de mise en terre parce qu’il n’y avait pas d’aumônier disponible à ce moment — il était secoué par les événements à un tel point que, selon une légende, il aurait composé le poème en 20 minutes afin de se calmer. Un troisième récit, provenant de son commandant, le lieutenant-colonel Morrison, voudrait que M. McCrae ait rédigé son poème simplement pour passer le temps entre l’arrivée de deux groupes de soldats blessés et pour peaufiner la cadence du poème. Voilà trois possibilités fort différentes pour expliquer les origines du poème.

    JO : Mais elles sont toutes reliées à la seconde bataille d’Ypres et aux horreurs survenues à ce moment-là?

    EML : Exactement. Vous savez, peu importe les circonstances précises, de toute évidence, John McCrae aurait été profondément touché par la brutalité dont il était témoin. Il était médecin militaire en première ligne, il a vu les pires blessures, les morts qui s’accumulaient tout autour. Le poste de secours où il travaillait était situé juste derrière les lignes de front britanniques, un endroit qui a été le théâtre de certains des plus féroces combats à ce moment. Je me suis rendue au cimetière de la ferme Essex en Belgique et j’ai vu ce qu’il restait du poste de secours. Principalement, on y retrouve plusieurs abris qui avaient été creusés à l’origine dans le terril du canal, qui ont ensuite été solidifiés pour en faire des abris bétonnés. À l’époque où M. McCrae a rédigé le poème — vous vous rappelez, fin avril ou début mai —, il prodiguait des soins aux blessés dans ces abris de terre battue situés directement derrière les pièces de campagne qui retentissaient sans cesse. Ce devait être chaotique; ce devait être terrifiant.

    JO : Comment se fait-il que le poème ait été publié?

    EML : Là encore il existe diverses spéculations quant aux raisons de la publication du poème. Selon une version, M. McCrae aurait jeté le poème, insatisfait du résultat, mais il aurait été récupéré par un autre soldat, possiblement le lieutenant-colonel Morrison, dont j’ai parlé tantôt, qui l’aurait envoyé à un journal londonien. Il est aussi possible, toutefois, que M. McCrae l’ait lui-même proposé, ce qui me semble plus probable puisque nous savons qu’il en a fait des copies manuscrites pour des amis peu de temps après l’avoir rédigé, ce qui, dans le fond, nous amène à penser qu’il estimait que son œuvre n’était pas si mauvais après tout. Le journal London Spectator a rejeté le poème, qui a ensuite été accepté par le magazine Punch.

    JO : J’allais justement dire que le poème avait paru dans Punch, n’est-ce pas?

    EML : Exactement. Il a été publié le 8 décembre 1915 et, quelques mois plus tard, il était devenu le poème sur la guerre le plus connu.

    JO : Juste pour clarifier un peu, qu’est-ce que le magazine Punch?

    EML : Oh, le magazine Punch était une publication satirique distribuée durant tout le XIXe siècle. Rien d’aussi sérieux que le London Spectator, je suppose, mais il était plutôt populaire auprès des troupes durant la Première Guerre mondiale.

    JO : Bon. En fait, qu’est-ce qui rend le poème aussi attrayant et pourquoi est-il devenu si connu?

    EML : En toute honnêteté, vous savez, bien des personnes familières avec la très riche communauté de poésie et de littérature qui a émergé de la Première Guerre mondiale diraient que In Flanders Fields n’est certainement pas le meilleur poème sur la guerre. D’autres écrivains, surtout des poètes britanniques — par exemple, Siegfried Sassoon, Ivor Gurney, Isaac Rosenberg, Robert Graves, Wilfred Owen —, ont été bien plus efficaces à illustrer les dégâts matériels et l’anéantissement psychologique qu’une guerre comme celle-ci impose aux personnes qui la subissent. Les gens combattaient dans des conditions particulièrement inhumaines, ils étaient témoins d’horreurs jamais imaginées jusque-là. La Première Guerre mondiale, comme nous le savons, est la première guerre moderne vraiment mécanisée et bon nombre d’auteurs qui écrivaient au début de la guerre étaient optimistes et patriotes. Sans tarder, ils ont commencé à relater les incidences humaines des conditions difficiles. Un réel mouvement de colère et de cynisme s’est élevé à l’égard de leurs gouvernements et les relations avec les personnes sur le front intérieur étaient conflictuelles, car beaucoup d’entre elles continuaient à soutenir la guerre. Ils se sont mis à écrire sur la situation désespérée et, comme nous pouvons le constater à la lecture de In Flanders Fields, le poème est d’un tout autre registre. À bien des égards, il se rapproche bien plus des opinions plus militaristes véhiculées durant les premières années de la guerre, soit à l’époque où l’œuvre a été écrite et, malgré tout, il s’agit, sans l’ombre d’un doute, d’un des poèmes sur la guerre les plus connus, sinon le plus connu. Je pense tout simplement que sa notoriété vient du fait qu’il se récite bien. Consciemment, M. McCrae a donné au poème une certaine musicalité. En fait, la pièce est rédigée sous la forme d’un rondeau, une forme de poésie française moyenâgeuse datant du XIIIe siècle qui, souvent, était reproduite sur de la musique. La musicalité et le rythme réguliers en facilitent la mémorisation et la récitation. Vous savez, on entend presque un métronome quand on le récite.

    JO : Quel message John McCrae nous transmet-il par son poème?

    EML : Bien, le poème de M. McCrae est souvent repris lors des cérémonies du jour du Souvenir, car il semble inciter les vivants à ne pas oublier ceux qui sont morts, à continuer leur œuvre et, ce faisant, leur permettre de reposer en paix, vous comprenez, qu’ainsi leur mort n’aura pas été vaine. Le narrateur du poème, quand on l’étudie, c’est l’ensemble des soldats qui sont morts et qui parlent à l’unisson. Dans l’adaptation française du poème In Flanders Fields de John McCrae par Jean Pariseau, M. McCrae écrit en ce sens :

    « Nous sommes morts,
    Nous qui songions la veille encor’
    À nos parents, à nos amis,
    C’est nous qui reposons ici,
    Au champ d’honneur. »

     

    Le poème suscite de très fortes émotions, tant pour nous qui le lisons aujourd’hui — aussi loin que nous soyons de la guerre —, mais, plus particulièrement, pour ceux le lisant à l’époque de sa première parution et qui comptaient, parmi les morts, leur mari, leur père, leurs frères, amis, fils, qui, à l’unisson, s’exprimaient par cette œuvre. Pour ma part, je trouve le message particulièrement intéressant pour les transitions qu’il renferme. Au début, on décrit une scène plutôt lugubre : les coquelicots poussant entre les croix de récentes sépultures alors que les coups de canon ne cessent de retentir et que les alouettes, malgré leur lassitude, continuent de chanter. Des symboles de la nature en nette contradiction avec la mort et l’horreur monstrueuses qui sévissent en dessous. Le second vers nous amène vers une harmonie de voix décrivant cette abrupte transition que la bataille impose, passant d’une vie pleine de sensations, de couleurs et de mouvement, vous savez — « Nous qui songions la veille encor’, À nos parents, à nos amis » —, à l’immobilité de la mort, au repos éternel dans les entrailles du champ d’honneur, loin de la maison. Mais, c’est dans le troisième et dernier vers que le poème se transforme en un cri de guerre. Vous comprenez, il lance un appel au lecteur :

    « À vous jeunes désabusés,
    À vous de porter l’oriflamme
    Et de garder au fond de l’âme
    Le goût de vivre en liberté. »

    Voilà une image extrêmement puissante. Le passage de la mort à la vie, l’oriflamme que l’on est invité à porter. Ensuite, le poème nous entraîne vers une promesse, voire une menace :

    « Acceptez le défi, sinon
    Les coquelicots se faneront
    Au champ d’honneur. »

    En d’autres mots, nous, les soldats morts au combat, ne reposerons pas en paix si vous, les vivants, ne portez pas l’oriflamme, ne continuez pas à vous battre. Vous savez, vous devez venger notre mort et donner un sens à nos sacrifices parce que si vous n’acceptez pas le défi que nous les morts vous lançons, vous manquez à votre parole envers nous qui sommes morts et serons incapables de reposer en paix. Imaginez-vous, encore une fois, que vous lisez ceci en 1917, en 1918 ou en 1919 ou en un tout autre moment alors que vous êtes en plein deuil. Une ou plusieurs personnes que vous aimez figurent parmi les disparus. Leur corps n’a jamais été ramené à la maison pour un service funéraire, leur enveloppe charnelle a tout simplement disparu.

    JO : Certains corps n’ont jamais été retrouvés. Ils sont nombreux à ne jamais être retrouvés.

    EML : Bon nombre de corps n’ont jamais été retrouvés. Exactement. Ceux que l’on a retrouvés, on ne pouvait pas les ramener, ils n’ont jamais été rapatriés, ils ont été enterrés en France et en Belgique. Donc, votre pays et ses alliés ont gagné la guerre, mais ils en ont payé le prix avec vos êtres chers, qui ont disparus par millions. C’était la dévastation pour toutes les personnes touchées et je crois que ce message est très réconfortant. Nous l’avons fait, cela valait la peine, nous n’avons pas manqué à notre parole et nos morts peuvent reposer en paix. En ce sens, le poème est aussi efficace comme outil d’enrôlement que comme poème commémoratif. Quant à moi, je ne suis pas à l’aise de dire qu’il s’agit d’un poème contre la guerre ou qu’il communique un message contre la guerre. Néanmoins, on le lit maintenant souvent lors de cérémonies visant à honorer les morts et à pleurer toutes ces vies perdues. Je me suis renseignée en préparant ce balado et je me suis replongée dans un magnifique ouvrage intitulé The Great War and Modern Memory de l’historien Paul Fussell, qui fut le premier à étudier en profondeur et à grande échelle la poésie rattachée à la Première Guerre mondiale et à écrire sur le sujet. M. Fussell souligne clairement le contraste entre les premières lignes bucoliques du poème suivies de ce qu’il appelle la rhétorique d’une affiche de recrutement dans la dernière strophe. Vous savez, malgré ces déclarations, je crois qu’il est important de se rappeler que le poème a été écrit au début de la guerre, alors qu’il soufflait encore un vent de romantisme, d’engagement et de patriotisme, des sentiments qui, plus tard, se transformeront pour beaucoup de personnes, dont des soldats, en un grand désillusionnement. Par exemple, Siegfried Sassoon, poète de grande renommée — surtout auprès des personnes intéressées par la littérature de guerre — et officier hautement décoré, a publié en 1917 une lettre fort connue dans laquelle il réfute les causes de la guerre et remet en question l’honnêteté des politiciens et des dirigeants qui ont laissé éclater la guerre. Voilà un agissement fort inconvenant pour un officier décoré, d’ailleurs, ce pour quoi il a failli être jugé en cour martiale pour trahison. On l’a plutôt envoyé à l’Hôpital psychiatrique Craiglockhart où il a été traité pour un traumatisme dû au bombardement. Mais, lui aussi avait commencé la guerre en écrivant des strophes très patriotiques encensant la guerre. Un autre bel exemple, citons Rudyard Kipling, un des plus fervents défenseurs de la guerre en Angleterre jusqu’à ce qu’il perde son unique fils, John, en 1915. En fait, il avait contribué à l’enrôlement de son fils. Son fils portait des lunettes — sa candidature n’aurait jamais dû être retenue — mais, selon de nombreuses sources, il aurait pu s’enrôler à cause de son père. Après la mort de John — vous savez, il a connu une mort atroce — les poèmes de M. Kipling prennent une puissante tournure tragique axée sur l’auto-accusation. Il se dénonce comme une des personnes responsables du sacrifice de tous ces jeunes hommes.

    JO : Une génération.

    EML : Une génération de jeunes hommes. C’est exact, vous avez bien raison. Au début de la guerre, M. Kipling écrivait que l’Angleterre devait se tenir debout et faire face à la guerre, que les Boches étaient à nos portes. Puis, en 1917, il change complètement d’opinion. À son tour, il se fait le porte-parole des soldats morts au combat et il écrit : « Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts, Dites-leur : parce que nos pères nous on menti » [traduction]. Comme je l’ai déjà mentionné, à cette époque, M. Kipling se considérait comme l’un des pères de l’Angleterre à avoir menti sur le but de la guerre et la gloire qu’on en retire. Pensez-y, est-ce que la poésie de John McCrae aurait changé s’il avait survécu et constaté les tributs à payer à cause de la guerre, s’il avait écrit un autre grand poème avant la fin de la guerre, qui sait? Il a certainement vu suffisamment d’horreurs à la guerre pour connaître un tel bouleversement.

    JO : Donc, comment se fait-il que le poème ait acquis une si grande notoriété et pourquoi revêt-il autant d’importance pour les Canadiens?

    EML : Eh bien, comme je l’ai mentionné, le poème a d’abord été publié dans le magazine Punch en décembre 1915 et est vite devenu l’un des poèmes les plus connus de l’époque.

    JO : Il s’est répandu comme une traînée de poudre.

    EML : Il s’est vraiment répandu comme une traînée de poudre. M. McCrae a reçu bon nombre de lettres et de télégrammes faisant les louanges de son œuvre lorsqu’on a appris qu’il en était l’auteur. Nous pourrions dire qu’il s’agit d’un des premiers grands succès littéraires d’origine canadienne à être reconnu à l’échelle internationale ainsi que dans tout le pays. Mais, fait important à souligner, le poème a été utilisé au Canada en tant que propagande, plus particulièrement par le parti unioniste durant les élections fédérales de 1917, qui survenaient en plein cœur de la crise sur la conscription. En réalité, on dit que le poème a fait bien plus pour la cause de la guerre et de la conscription que tous les discours des politiciens réunis. Il se pourrait bien que l’auteur ait été ravi des répercussions de son poème sur l’effort de guerre, car il était un loyaliste bon teint envers l’Empire.

    JO : Par conséquent, dans quelle mesure le poème est-il connu à l’extérieur du Canada?

    EML : Encore à ce jour, il est, en fait, bien connu. Alors que le poème était utilisé comme propagande au Canada, il servait aussi aux mêmes fins ailleurs dans le monde. On a eu recours au poème en Grande-Bretagne dans le but d’encourager les hommes à se battre contre l’Allemagne, et il a été réimprimé à maintes reprises aux États-Unis. On en a tiré profit lors de campagnes de recrutement afin de vendre des obligations de la victoire et en guise de réponse aux pacifistes et aux profiteurs de guerre. Dès 1917, un compositeur américain du nom de Charles Ives en a fait une chanson; il devait avoir perçu la musicalité dans le poème. Sans tarder, il a été traduit en plusieurs langues et, vous savez, beaucoup estiment qu’il a été accueilli favorablement presque partout dans le monde. On pourrait dire que les soldats y puisaient de l’encouragement, car le poème faisait allusion à leur mission tandis que les personnes au front intérieur peuvent l’avoir interprété comme une explication de la cause défendue par leurs frères et leurs fils, comme nous en avons discuté plus tôt. Puis, il y a l’héritage laissé par le poème, un héritage reconnu dans le monde entier.

    JO : Le coquelicot.

    EML : Le coquelicot, exactement. Donc, les coquelicots symbolisent les soldats morts au combat depuis au moins les guerres napoléoniennes, mais c’est le poème de M. McCrae qui a contribué à populariser la signification de cette fleur à l’échelle internationale. C’était une des rares fleurs à pousser dans les champs de bataille écorchés. En Belgique, les bombardements avaient apparemment rendu le sol plus calcaire et cette petite fleur pousse bien dans les sols pauvres. Je trouve intéressant que ces fleurs soient devenues le sujet de sinistres légendes sur les tranchées durant la Première Guerre mondiale. Les soldats disaient que les coquelicots étaient rouges parce qu’ils avaient puisé dans le sol le sang des morts qui y reposaient. Un poète britannique, Isaac Rosenberg, a écrit un remarquable poème intitulé Break of Day in the Trenches (pointe du jour dans les tranchées) qui, implicitement, compare l’apparence du coquelicot, vous savez, avec son cœur noir et d’éclatantes feuilles vermeilles délicates, à une blessure par balle figée dans le temps. De nos jours toutefois, le coquelicot symbolise, de toute évidence, le souvenir des décès par fait de guerre au Canada, mais aussi dans tous les pays encore membres du Commonwealth britannique, ainsi qu’aux États-Unis. Il y a une intéressante histoire établissant un lien direct avec le poème. Une enseignante américaine, Moina Michael, a été la toute première personne à porter un coquelicot pour cette cause. Elle a été inspirée à la fin de la guerre, en 1918, directement par le poème de John McCrae et elle distribué des coquelicots en soie à ses amis et elle a mené une campagne pour que l’on adopte le coquelicot comme symbole officiel du souvenir. En guise de réponse au poème de M. McCrae, elle a même écrit une œuvre intitulée We Shall Keep the Faith où elle s’exprime en ces mots : « You who sleep in Flanders Fields, we have caught the torch you threw and holding high we keep the faith with all who died » (Vous qui reposez au champ d’honneur, nous acceptons le défi que vous nous avez lancé et nous porterons l’oriflamme en votre honneur). Son poème est axé sur le coquelicot, qui, pour elle, envoie un message aux cieux indiquant que le sang des héros est éternel. Elle a donné naissance au concept du coquelicot pour honorer les soldats morts au combat; il a ensuite été importé par la France en 1920 puis soutenu par le feld-maréchal Douglas Haig en Angleterre en 1921. De nos jours, nous arborons tous le coquelicot grâce au poème.

    JO : De quelle façon Bibliothèque et Archives Canada a-t-elle acquis le poème original?

    EML : En fait, nous n’avons pas l’original du poème et, autant que nous le sachions, personne ne l’a. Selon les informations dont je dispose, on ne sait pas ce qui est advenu de ce document original, celui qui a été remis au magazine Punch à des fins de publication. Nous possédons toutefois deux autres copies manuscrites du poème. Une a été écrite au crayon sur du papier jaune, elle est datée du 8 décembre 1915 et elle fait partie d’une collection donnée par le major-général Sir Edward W.B. Morrison qui était un bon ami de M. McCrae et un frère d’armes. Comme je l’ai mentionné précédemment, il se peut que ce soit lui qui ait soumis le poème au magazine Punch. Notre autre copie est tapée à la machine sur papier et  fait partie d’une collection de documents donnée par James Edward Hervey MacDonald; celui-ci est un des premiers peintres à avoir formé le Groupe des sept. Pour ce qui est des autres copies du poème, nous savons qu’il existe quelques copies écrites à la main ou signées. Une d’elles se trouve à la Bibliothèque Osler à l’Université McGill; elle a été rédigée par John McCrae et dédiée à May Metcalfe, une infirmière à l’Hôpital Royal Victoria à Montréal. Le Musée impérial de la guerre en Angleterre possède une reproduction d’une copie originale holographiée du poème, elle avait été écrite pour le capitaine Tyndale‑Lea par John McCrae. Mais, à Bibliothèque et Archives Canada, nous disposons d’une collection incroyablement riche de lettres et de journaux de John McCrae. Les lettres sont principalement celles qu’il a envoyées à sa mère; une femme érudite, fort instruite, très proche de son fils. Il y a aussi des lettres destinées à son père et à ses amis, frères, sœurs et collègues. Ces lettres permettent de reconstituer presque toute sa vie; les premières remontent à son enfance et les dernières datent de peu de temps avant son décès, en 1918. La collection comprend des lettres rattachées à son service au sein de l’artillerie durant la guerre des Boers et à son séjour à Montréal de 1901 à 1914, en fait, une période fort intéressante de sa carrière. Il s’établit dans sa carrière de médecin et dans le monde de l’édition, il côtoie certaines figures de proue dans le monde de la littérature et des citoyens de Montréal parmi les plus éminents.

    JO : À cette époque, fait-il encore partie de la milice?

    EML : Il est toujours membre de la milice à ce moment-là, nous disposons donc aussi des détails courants sur son service. Mais, pour ce qui est de l’intérêt envers le poème et son service durant la Première Guerre mondiale, Bibliothèque et Archives Canada a environ 330 lettres en tout datant de cette période qui jettent un éclairage vraiment intéressant sur ses expériences.

    JO : Il a donc été prolifique, que ce soit des lettres personnelles ou de la poésie ou encore des œuvres littéraires, n’est-ce pas?

    EML : Cela ne fait aucun doute. Oui, les lettres datant des environs de mai 1915 peuvent nous donner une idée de ce qu’il voyait et pensait lorsqu’il a écrit le poème In Flanders Fields. Il y a une lettre dans laquelle il fait état d’oiseaux noirs perchés au-dessus de sa tête et qui piaillent, ce qui, je trouve, rappelle les alouettes mentionnées dans le poème In Flanders Fields. Donc, ces lettres fourmillent de détails, dont celles de 1917, plus particulièrement, dans lesquelles il relate les conditions difficiles prévalant à l’Hôpital général canadien, ce qui, selon moi, était le cas pour la plupart des hôpitaux qui servaient, à l’époque, à soigner les blessés de guerre. Il raconte sa carrière, il écrit sur ses patients, sur les animaux qu’il possède, ce qui est particulièrement charmant. Il possédait un cheval répondant au nom de Bonfire, qu’il dépeint un peu partout dans sa correspondance de guerre, et un chien, Bonneau. Il commente aussi ses lectures, ses écrits, ses œuvres publiées, ainsi que l’accueil réservé à son plus célèbre poème. Tous ces renseignements sont appuyés de journaux décrivant clairement ses activités quotidiennes. Malheureusement, ses dernières lettres seront datées de janvier 1918. C’est durant ce mois que John McCrae est nommé médecin-conseil auprès des armées britanniques dans le théâtre, mais, avant d’entrer en fonction, il contractera une pneumonie et mourra après une brève maladie. Il meurt le 28 janvier 1918.

    JO : Sa maladie fut plutôt courte, le décès est survenu rapidement.

    EML : En effet.

    JO : Est-ce que tout ce matériel peut être consulté?

    EML : Tout à fait, les chercheurs ont accès à tous ces documents.

    JO : Y a-t-il des ressources que vous recommanderiez aux personnes qui désirent en apprendre davantage sur John McCrae et sur la poésie en temps de guerre?

    EML : Bien entendu! En plus du matériel que nous possédons sur M. McCrae, les chercheurs voudront peut-être jeter un coup d’œil aux documents d’Edward W.B. Morrison. J’ai parlé du lieutenant-colonel Morrison à quelques reprises durant le présent balado. Pour vous donner une meilleure idée du personnage, avant la guerre, M. Morrison appartenait au monde du journalisme et a œuvré pour le Hamilton Spectator et l’Ottawa Citizen. Il a aussi participé à la guerre des Boers et à la guerre d’Afrique du Sud. On lui a décerné l’Ordre du service distingué et il a été promu au sein de la milice canadienne comme commandant de la huitième Brigade d’artillerie en 1909. Il est devenu directeur de l’artillerie en 1913 et, lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, il jouait un rôle très important dans le cadre de cette fonction. Il exerçait le commandement de la première Brigade d’artillerie, en 1914 et 1915; il a ensuite pris le commandement de la deuxième Division d’artillerie en 1915 et 1916. Puis, entre 1916 et 1919, il commandera tout le corps d’artillerie canadien. Ses documents sont des sources d’information extrêmement précieuses sur les opérations de l’artillerie durant la guerre et sur l’ensemble des batailles et engagements d’importance. Dans ces documents, on retrouve aussi la copie manuscrite du poème In Flanders Fields que M. McCrae avait signée avant de la lui donner. Fait intéressant, en pièce jointe, il y a une esquisse que M. Morrison a dessinée lui-même du cimetière qui a inspiré le poème. De plus, les chercheurs voudront peut-être consulter les feuilles d’engagement du Corps expéditionnaire canadien. Bibliothèque et Archives Canada a entrepris un processus exhaustif visant à numériser tous les états de service des soldats de la Première Guerre mondiale. J’ai découvert quelque chose de très intéressant pendant que je cherchais dans les documents militaires de mon propre arrière-grand-oncle, Stephen Beames, qui a servi durant la guerre. Quand je me suis penchée sur sa feuille d’engagement — il s’agit du document d’enrôlement que tous les soldats signaient quand ils se joignaient aux troupes —, j’ai retrouvé la signature de John McCrae, bien lisible, sur le Certificat d’examen médical.

    JO : Il aurait donc été reconnu apte au service par John McCrae?

    EML : C’est exact. Pendant un mois, John McCrae s’est retrouvé au camp de Valcartier, soit en septembre 1914 et, durant cette période, il a probablement agi comme médecin examinateur pour les hommes qui entraient dans l’armée. Je tiens à préciser qu’il n’y a malheureusement pas de moyen de rechercher cette information précise, mais si quelqu’un sait qu’un de ses ancêtres s’est enrôlé et est entré dans l’armée dans les premiers temps, il pourrait vouloir jeter un coup d’œil aux documents militaires parce que si l’engagement s’est fait en septembre à Valcartier, il y a de bonnes chances que John McCrae ait signé la feuille d’engagement. Je pense que c’est une merveilleuse coïncidence et cela me fait prendre conscience à quel point le pays était réellement petit à l’époque. Vous savez, il y a une toute dernière ressource dont je dois absolument vous parler, et c’est la maison de John McCrae à Guelph, en Ontario, laquelle fait partie du Guelph Civic Museum. Il s’agit de la maison de chaux originale où est né John McCrae en 1872. Aujourd’hui, elle abrite un mignon petit musée qui présente les médailles de guerre de M. McCrae, des objets lui ayant servi dans l’exercice de la médecine et d’autres exemples de ses poèmes et écrits. On y retrouve des expositions permanentes et temporaires et c’est une belle ressource pour les personnes qui sont intéressées par John McCrae et le poème In Flanders Fields.

    JO : D’accord. Ce fut fort intéressant et je vous remercie infiniment d’avoir été avec nous aujourd’hui.

    EML : Merci de m’avoir donné l’occasion de vous parler, j’ai eu beaucoup de plaisir.

    JO : Pour en savoir davantage sur John McCrae et les ressources connexes en lien avec la Première Guerre mondiale disponibles à Bibliothèque et Archives Canada, veuillez consulter notre site en ligne à www.bac-lac.gc.ca. Sur notre page d’accueil, sous l’onglet Thèmes populaires, sélectionnez Première Guerre mondiale. Dans cette page, vous trouverez des liens vers toutes nos ressources sur la Première Guerre mondiale, y compris des bases de données, des expositions virtuelles, des guides thématiques et bien plus encore. En outre, n’oubliez pas de vérifier notre blogue, ledecoublogue.com,pour en apprendre plus sur la Première Guerre mondiale et l’armée. Vous trouverez du contenu rapidement en sélectionnant « Patrimoine militaire » à partir de la liste des catégories dans la barre latérale de droite sur la page Web.

    Merci d’avoir été des nôtres. Ici Jessica Ouvrard, votre animatrice. Vous écoutiez « Découvrez Bibliothèque et Archives Canada — votre fenêtre sur l’histoire, la littérature et la culture canadienne ». Je remercie notre invité d’aujourd’hui, Emily Monks-Leeson.

    Pour plus d’information sur nos balados ou si vous avez des questions, des commentaires ou suggestions, veuillez nous visiter à www.bac-lac.gc.ca/balados.

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Liens connexes

Le Canada et la Première Guerre mondiale – John McCrae
Première Guerre mondiale - Bibliothèque et Archives Canada
L'album Flickr In Flanders Fields : un siècle de coquelicots
Patrimoine militaire – Le décou blogue

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