Entrez dans les coulisses du Centre de préservation

Image couleur des colonnes et de la verrière du Centre de préservation de Bibliothèque et Archives Canada.

Vous êtes vous déjà demandé où Bibliothèque et Archives Canada (BAC) entrepose, protège et préserve le patrimoine documentaire si riche et si varié du Canada? Joignez-vous à nous pour une visite guidée du Centre de préservation de BAC à Gatineau, au Québec, à l’occasion de son 20e anniversaire. Nous vous amènerons au cœur du Centre de préservation et aborderons son architecture primée ainsi que les méthodes d’entreposage et de préservation de nos trésors nationaux.

Durée : 1:01:43

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Date de publication : 19 décembre 2017

  • Transcription d'épisode 42

    Geneviève Morin (GM) : Bienvenue à « Découvrez Bibliothèque et Archives Canada : votre histoire, votre patrimoine documentaire ». Ici Geneviève Morin, votre animatrice. Joignez-vous à nous pour découvrir les trésors que recèlent nos collections, pour en savoir plus sur nos nombreux services et pour rencontrer les gens qui acquièrent, protègent et font connaître le patrimoine documentaire du Canada.

    Vous êtes-vous déjà demandé à quel endroit Bibliothèque et Archives Canada entrepose, protège et préserve la riche mosaïque qu’est le patrimoine documentaire du Canada? Eh bien, si vous avez écouté les autres épisodes de ce balado, vous nous avez probablement entendus parler du Centre de préservation à Gatineau au Québec. Ce joyau de la préservation documentaire au Canada célèbre justement son 20e anniversaire en 2017. Et, je vous le confie, l’endroit est impressionnant.

    Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous vous parlerons d’une visite guidée de cette installation à la fine pointe de la technologie pour vous aider à mieux comprendre comment nous entreposons et préservons nos trésors nationaux.

    Pour voir les photos du Centre de préservation en écoutant l’épisode ou après, la page correspondant à l’épisode du présent balado vous offre un lien direct à notre album Flickr. Vous pouvez aussi faire une recherche internet en employant les mots clés « album Flickr BAC » pour le trouver.

    La citation suivante vient d’un article de Brian Carter qui a été publiée dans Canadian Architect Magazine en février 1998. « La Bibliothèque et les Archives nationales préservent le patrimoine culturel durable, mais souvent fragmenté, qu’est celui du Canada, ce qui nous aide à définir qui nous sommes et où “ici” se trouve. Le nouvel édifice à Gatineau est un monument convaincant qui permet de conserver en toute sécurité la preuve tangible de la mémoire d’une nation et d’en révéler encore plus l’identité. »

    [Traduction]

    Bonjour, Mario. Merci de nous faire visiter le Centre de préservation aujourd’hui.

    Mario Gasperetti (MG) : C’est avec plaisir.

    GM : La voix que vous venez d’entendre est celle de Mario Gasperetti. Mario est le gestionnaire de la Planification des investissements et de la Gestion du portefeuille à la Direction générale des biens immobiliers de Bibliothèque et Archives Canada.

    Diplômé en architecture de l’Université Carleton en 1992, Mario était présent au moment de la conception et de la construction du Centre de préservation ainsi que du déménagement des archives dans celui-ci et il continue à participer à la gestion du cycle de vie de l’édifice.

    Allons-y. En fait, je vous invite d’abord à nous dire ce que vous dites habituellement aux gens lorsqu’ils entrent dans l’édifice.

    MG : D’accord. Eh bien, vous vous trouvez dans l’une des deux installations d’entreposage de Bibliothèque et Archives Canada, en fait, nos principaux espaces d’entreposage des collections. Le Centre a été inauguré en 1997, il y a donc 20 ans cette année. Il a remplacé une douzaine d’entrepôts situés dans la région de la capitale nationale où les collections de Bibliothèque et Archives Canada étaient alors hébergées. Aucun de ces entrepôts n’ayant été conçu pour servir de centre d’archives, tous avaient des problèmes d’infiltration d’eau ou de plomberie. C’est donc pour corriger le problème d’entreposage des collections des Archives nationales qu’on a lancé le projet.

    GM : Pourriez-vous nous expliquer un peu ce que les gens voient à leur arrivée? C’est un lieu grandiose, majestueux, impressionnant. Que voyons-nous en pénétrant dans l’édifice?

    MG : En entrant, vous arrivez dans un espace haut de cinq étages et vous vous trouvez tout de suite face à face avec la structure des chambres fortes en béton coulé à trois étages. Le tout a l’air très permanent et très sécuritaire. Donc, vous savez tout de suite en entrant qu’il s’agit d’un lieu destiné à conserver des documents en lieu sûr.

    GM : Et comme j’ai tout le temps du lunch en tête, le Centre de préservation me donne toujours l’impression d’être un thermos pour conserver ma soupe.

    MG : C’est tout à fait ça. Ils ont appliqué le principe de la zone tampon à cause des fluctuations spectaculaires de température et d’humidité entre l’été et l’hiver qu’on observe dans la région de la capitale nationale. Les chambres fortes sont donc enveloppées d’une zone tempérée à six faces – les quatre côtés, le dessus et le dessous. Sous nos pieds, il y a une galerie sans espace d’archivage : la distribution mécanique, c’est tout.

    GM : La zone tampon dont Mario parle est l’idée d’un « édifice dans un édifice ». Dans le cas du Centre de préservation, la structure de verre, plus grande, met les chambres fortes à l’abri des effets directs de la température et de l’humidité extérieures.

    MG : Je dois dire que l’idée d’une zone tampon n’est pas nouvelle pour cet édifice. Bien qu’il soit d’allure ultramoderne, l’édifice s’inspire de principes de l’histoire de l’architecture. L’ancienne bibliothèque de Celsus, à Éphèse, était munie d’une zone tampon pour les mêmes raisons. Le climat y était très chaud et sec et les rayonnages de livres étaient séparés de la structure principale de l’édifice, toujours dans le but de créer une zone tampon pour mieux contrôler la température dans la vieille bibliothèque.

    GM : Wow. Fascinant. Et à l’époque, de toute évidence, la bibliothèque n’était pas de verre et de béton, mais de pierre et de bois.

    MG : Exact. De pierre et de béton en fait, car ce sont les Romains qui l’avaient construite.

    GM : Les insectes aiment le bois, n’est-ce pas? En parlant de bestioles, la conception de l’édifice en tient compte et nous tentons d’en protéger les surfaces, n’est-ce pas?

    MG : C’est vrai. La lutte contre les insectes et les animaux nuisibles était un gros problème pour cet édifice, comme elle l’était dans la douzaine de bâtiments dont j’ai parlé plus tôt. On a donc tenté de corriger le problème ici. Devant, à l’extérieur, la grande esplanade de béton empêche l’herbe de toucher à l’immeuble. Rien ne pousse non plus autour de l’immeuble afin d’empêcher les rongeurs et les insectes de s’aventurer à proximité immédiate et d’y construire leur maison en bordure de l’édifice. En pénétrant dans l’édifice, les matériaux sont très – inorganiques. C’est du béton coulé. Et en avançant vers les chambres fortes, il y a encore un relief, question d’empêcher les rongeurs de s’introduire dans les chambres fortes.

    GM : C’est donc un espace immense. Combien de mètres carrés mesure-t-il?

    MG : La superficie louable de l’édifice est d’environ 26 000 mètres carrés – c’est l’espace que nous utilisons pour nos activités – et sa superficie brute, d’environ 32 000 mètres carrés, alors c’est grand. Et environ 16 000 de ces mètres carrés servent à l’entreposage des collections.

    GM : L’espace d’entreposage est réparti entre 48 chambres fortes. Quel genre de choses y trouve-t-on? Eh bien, voyons. Les 48 chambres fortes renferment environ 30 millions de photographies, plus de 22 millions de livres, 3 millions de cartes, 250 kilomètres de documents textuels, 550 000 heures d’enregistrements audio et vidéo et plus de 425 000 œuvres d’art canadiennes! Rien de moins! OK. Retournons à la visite…

    Je voulais vous demander, pendant que nous montons la rampe – nous nous dirigeons donc vers l’arrière de l’édifice, entre le grand bunker en béton d’un côté et le mur en métal ondulé de l’autre. Mais si nous regardons vers le plafond, nous voyons tous ces tuyaux de ventilation géants qui partent du bunker en béton où sont les chambres fortes – où les collections sont gardées – pour sortir à l’extérieur à travers le mur de verre. De quoi s’agit-il?

    MG : C’est en fait un autre principe de base de la conception de l’édifice. Alors, comme nous l’avons vu un peu plus tôt, les chambres fortes se trouvent au centre de la zone tampon pour en assurer la protection environnementale et les salles mécaniques sont à côté de l’édifice dans un hangar en appentis. Alors, ce que vous voyez, ce sont tous les conduits qui apportent l’air dans la zone tampon principale où nous sommes et dans les chambres fortes elles-mêmes. Donc, en cas de défectuosité d’équipement, d’incendie ou de fuite mécanique, le problème se produira dans un bâtiment séparé, pas dans le bloc d’archivage principal.

    GM : Le contrôle de l’humidité et de la température fait partie de la science méticuleuse de la préservation de ces éléments culturels. Comme Mario le mentionnait, les systèmes de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air se trouvent dans une installation distincte à côté du bâtiment principal.

    MG : Les chambres fortes ont l’un de quatre environnements allant de 18 degrés Celsius et 50 % d’humidité à moins 18 degrés et 35 % d’humidité, pour les films cinématographiques en couleur. Et l’air dans les chambres fortes est très, très pur. L’air doit franchir sept filtres avant d’atteindre les chambres fortes et la zone tampon où nous sommes.

    GM : J’imagine que les fluctuations importantes de la température et de l’humidité dans la région d’Ottawa-Gatineau sont un facteur assez important à considérer lorsqu’on pompe l’air à l’intérieur et à l’extérieur de cet édifice.

    MG : En effet. Et la zone tampon aide aussi à mieux protéger les murs des chambres fortes. D’habitude, l’humidité extérieure tentera d’entrer dans un immeuble ou d’en sortir si vous tentez d’y garder l’humidité constante été comme hiver. Et elle peut endommager le mur extérieur. Donc, le fait d’avoir les chambres fortes dans la zone tampon protège les murs de celles-ci et prévient ce transfert d’humidité.

    GM : Ensuite, nous faisons un arrêt au quai de chargement. Alors, nous voici sur le très propre quai de chargement du Centre de préservation à Gatineau. Vous remarquerez que tout est toujours d’une grande propreté ici, encore une fois pour prévenir la présence d’insectes et d’animaux nuisibles et l’accumulation de poussière, c’est un très bel endroit pour garer des camions, n’est-ce pas?

    MG : Plutôt, oui. C’est un quai de chargement très fonctionnel, une installation très importante pour nous, comme je l’ai mentionné, car nous faisons l’aller-retour entre le Centre et notre administration centrale pour transporter des collections au centre-ville. C’est donc un carrefour important pour nous. Vous remarquerez sans doute aussi qu’on sent un peu plus d’humidité ici que dans la zone tampon, par exemple. L’air n’est pas aussi conditionné ici que dans la zone tampon parce que les documents d’archives n’y transitent que très brièvement. L’air n’est pas aussi humidifié ou déshumidifié ici que celui de la structure principale qui abrite les chambres fortes.

    GM : Et ça serait difficile à contrôler à cause des très grandes portes de garage qui peuvent s’ouvrir.

    MG : C’est vrai. Les baies peuvent faire entrer trois gros camions et les portes sont souvent ouvertes pendant la journée. Il serait donc très difficile d’y contrôler le climat. On a installé un rideau d’air, une porte reliant cet espace à un espace archivistique, un espace opérationnel juste à côté. Lorsqu’on ouvre la porte de garage intérieure pour entrer et sortir des collections, un rideau d’air s’active pour empêcher le transfert d’humidité entre cet espace et le suivant.

    GM : Un rideau d’air! Cool.

    MG : Oui. En fait, le rideau est très bruyant et inconfortable, alors son nom est un peu trompeur.

    GM : Prochaine destination, Mario?

    MG : Allons aux chambres fortes. Et vous sentirez encore la différence du taux d’humidité quand nous entrerons dans l’édifice des archives.

    [Bruit de pas. Bruit d’ouverture et de fermeture de porte]

    Comme vous le voyez, nous sommes au rez-de-chaussée de l’édifice, dans la partie arrière. Le quai de chargement, comme je le disais, est situé au rez-de-chaussée afin d’éviter l’emploi d’une rampe. Et ici, vous avez un aperçu d’un espace opérationnel. On nous demande souvent : « Vous n’avez pas fini l’espace? Vous avez manqué d’argent? Quand allez-vous poser des plafonds suspendus? » L’espace a été prévu comme vous le voyez.

    L’un des principaux problèmes des installations que nous avions, c’est que, lorsqu’il y avait une fuite d’eau, on la repérait à plusieurs mètres de son point d’origine. Il était difficile d’en trouver la source. Ici, en exposant tout, nous saurons s’il y a une fuite d’eau et nous en trouverons très vite la source. Heureusement, il n’y en a pas eu. Mais, c’est ainsi qu’on a conçu l’endroit. C’est toutefois une bonne chose; je pense que ça faisait partie de la philosophie de l’architecte. Il aime tout exposer dans l’édifice. Il aime que l’édifice raconte son histoire. Donc, cela répondait très bien à notre exigence d’avoir accès rapidement et facilement à toutes les composantes de l’installation.

    GM : C’est l’architecte Ron Keenberg qui a conçu le Centre de préservation. Le cabinet d’architectes Blouin, IKOY & Associés avait obtenu le contrat en 1992, cinq ans avant la fin prévue de la construction. M. Keenberg et ses associés ont remporté de multiples Prix du Gouverneur général pour plusieurs de leurs projets, dont le Centre de préservation.

    En parlant de l’équipement exposé, il me semble important de noter – peut-être allez-vous en parler plus tard lorsque nous serons à l’intérieur des chambres fortes – qu’aucune de ces composantes n’entre dans les chambres fortes.

    MG : C’est juste. C’est un autre principe de base très important de la conception des lieux que les chambres fortes ne servent qu’à l’entreposage. Donc, toutes les installations techniques des chambres fortes – que ce soit l’air frais, les équipements mécaniques ou l’électricité – y entrent par le mur arrière ou par le mur avant. Donc, rien ne perce une chambre forte à la verticale et rien ne communique d’une chambre forte à l’autre; la sortie de secours à l’arrière de la chambre forte est la seule autre ouverture. Encore une fois, il s’agissait de limiter les dégâts en cas de feu, de fuite ou d’infestation de vermine, qui se limiterait à une seule chambre forte.

    GM : Donc, on n’entendra jamais, en travaillant dans une chambre forte, l’affreux bruit de tuyau qui dégoutte.

    [Bruit de pas]

    MG : Non, et en fait, vous verrez un peu plus tard dans les chambres fortes. Tellement de précautions ont été prises pour empêcher l’eau d’entrer dans l’édifice dès sa conception de base. Les chambres fortes sont au centre d’une zone tampon couverte du toit principal, et même le toit de la structure des chambres est traité comme un toit extérieur. Il y a donc une membrane imperméable par-dessus cette structure de béton. Alors, si jamais l’eau parvient à se frayer un chemin du toit principal jusqu’aux chambres fortes en bas, elle ne ferait qu’une flaque sur la structure.

    Mais après avoir pris toutes ces précautions, vous comprendrez que la décision d’installer un système de gicleurs a été très difficile à prendre. Idéalement, nous aurions aimé qu’il n’y ait aucun gicleur dans les chambres fortes. Mais le commissaire des incendies, l’autorité compétente, a refusé. On a donc décidé d’installer des gicleurs à eau plutôt qu’à poudre chimique, mais il s’agit d’un système sous air. Il n’y a donc pas d’eau dans la chambre forte même. Tout est sous pression. Et nous avons mis l’accent sur la détection précoce des incendies. Des détecteurs quasi instantanés de fumée – un système VESDA – mesurent continuellement la concentration de différents produits chimiques dans les chambres fortes et détecteraient, par exemple, les gaz produits par un feu à combustion lente. Traditionnellement, les détecteurs de fumée et les gicleurs ne réagissent pas à des feux à combustion lente parce qu’ils ne produisent pas de fumée et que très peu de chaleur s’en dégage. Mais le système VESDA déclencherait une alarme et quelqu’un irait examiner la situation. Alors, très peu de temps après le déclenchement d’un incendie, l’alarme retentirait.

    GM : Nous sommes maintenant devant quelque chose de très intéressant. Nous sommes sur le point d’entrer dans le bunker de béton et nous faisons face à des doubles portes très simples. Et Mario va utiliser sa baguette magique.

    [Bruit d’ouverture de porte]

    Non, pas vraiment une baguette magique. Juste son laissez-passer de service.

    Et nous voilà encore devant cette combinaison intéressante de béton, de métal et de petits éclats de couleurs primaires. Il y a du vert, du jaune et un petit peu de rouge. Cela rend votre travail un peu plus intéressant sur le plan visuel.

    MG : Oui, c’est vrai. Et pour quiconque s’intéresse aux systèmes mécaniques ou électriques, ce bâtiment est merveilleux parce qu’on y voit tout. C’est donc devenu un incontournable, par exemple pour les étudiants en génie mécanique et en architecture, parce que tout est visible à l’œil nu. Encore une fois, comme je le disais, tout est exposé, alors tout est facile et rapide d’accès. C’est aussi un bâtiment très ingénieux. Tout exposer a obligé les installateurs à faire preuve de minutie dans la façon de poser des canalisations. D’habitude, étant donné que les conduits sont cachés derrière un plafond, il n’est pas nécessaire d’être aussi méticuleux. Mais vous remarquerez, surtout ici, que les conduits contournent les obstacles de façon très élégante. Donc, même de simples éléments comme les canalisations ont été pensés avec beaucoup d’astuce dans cet édifice.

    GM : En fait, j’allais dire que, sur le plan esthétique – en décoration intérieure, on pense toujours aux lignes de visibilité –, lorsqu’on entre ici, les canalisations tracent des lignes droites d’une grande finesse allant toutes dans le même sens et accentuent considérablement la perspective. C’est vraiment très beau. Le regard suit l’édifice sur toute sa longueur. On en sent toute la grandeur.

    MG : Tout à fait. Et d’ici, on commence aussi à comprendre le plan de l’édifice. Ce qu’on voit, donc, ce sont huit chambres fortes de chaque côté d’un couloir central duquel on voit sortir un retour d’air de chacune des chambres. On voit des conduits électriques entrer dans les chambres fortes et, oui, les systèmes mécaniques en sortir dans le couloir principal.

    À l’extrémité sud des chambres fortes se dresse un mur de verre qui laisse entrer la lumière naturelle dans ce couloir à chacun des trois étages; d’abord, pour réduire les besoins en éclairage et aussi pour créer une ambiance un peu plus vivable. Au rez-de-chaussée, il permet également aux visiteurs de jeter un coup d’œil dans le couloir principal dans lequel nous nous trouvons. Nous ne pouvions pas ajouter de fenêtres dans les chambres fortes parce qu’elles doivent demeurer dans l’obscurité pour assurer la préservation à long terme des documents. Mais cela donne aux gens un aperçu de ce qui se fait à Bibliothèque et Archives Canada. En cas d’incendie, une porte métallique se ferme. Dès qu’une alarme à feu retentit, les portes de métal se ferment pour protéger l’intégrité de la structure des chambres fortes parce que le verre chauffé fondra ou éclatera à température assez basse. Il fallait donc aussi prendre cette mesure pour protéger la structure des chambres fortes.

    GM : C’est étonnant de voir à quel point on a pensé à tout pour l’édifice. Je me disais justement, en vous voyant pointer vers les petits fils électriques, qu’on se sent un peu comme dans le ventre d’une bête, n’est-ce pas? Il y a tous ces vaisseaux et toutes ces petites artères qui circulent au cœur de la bête, tout simplement pour qu’elle continue à respirer et à vivre.

    MG : Oui, c’est vrai. Vous savez, vous êtes ici en quelque sorte dans le système nerveux central. On y voit l’épine dorsale des extincteurs automatiques, tous les systèmes électriques. D’ailleurs, vous avez abordé la question : la plupart des décisions concernant l’édifice ont été prises en pensant aux fonds d’abord. Lorsque nous avons conçu le Centre, la question principale était : « Quelle est la meilleure façon de protéger ces fonds et quelles sont nos options? » Prenons l’exemple tout simple de la lutte antiparasitaire. Vous remarquerez qu’il n’y a aucune plinthe et que le plancher est très propre. Il y a peu d’alcôves, encore pour limiter la présence de vermine. L’idée même de faire passer les services depuis les murs arrière et avant était d’éviter toute pénétration verticale. Donc, toutes les décisions étaient prises de façon à protéger les fonds le mieux possible.

    GM : Ça me fait chaud au cœur de savoir qu’on a pris tant de soin à concevoir cet édifice, qui est fait pour durer combien de temps? 500 ans?

    MG : Oui.

    GM : Minimum?

    MG : Minimum. Eh bien, nous savons qu’il est fait pour durer de nombreuses générations. Les 500 ans sont un point de repère. Mais nous savons que la Rome antique a été construite avec du béton coulé. Et ses structures tiennent encore. Alors, nous savons que la structure principale du bâtiment durera de très nombreuses générations. Et c’est ce qu’il y a de plus permanent – les chambres fortes ont été conçues pour être la partie la plus permanente de l’édifice. Nous savons que cette exigence ne changera pas au cours des 10, 20, 40, voire des 100 prochaines années.

    Le reste du bâtiment est en acier inoxydable. Alors, là aussi, un matériau très durable, qu’il est inutile de peinturer. C’est la raison pour laquelle nous l’avons choisi. Ce que vous voyez, c’est l’acier brut, très durable comme je l’ai dit. Et au cinquième étage, où se trouvent tous les laboratoires de conservation, vous verrez une méthode de construction complètement différente. Alors que le reste est très permanent, durable, cet étage, lui, a été conçu en gardant la souplesse à l’esprit parce qu’on s’est rendu compte qu’à l’ère de la numérisation et des avancées technologiques, la permanence des laboratoires passe par leur souplesse.

    GM : Nous parlerons du cinquième étage un peu plus tard lorsque nous y monterons. Pour l’instant, allons visiter l’une des chambres fortes!

    [Bruit de pas]

    MG : Voulez-vous entrer dans une des chambres fortes juste pour voir une chambre forte typique?

    GM : Bien sûr.

    [Bruit de pas]

    MG : Que diriez-vous de la 7?

    GM : Oh, j’aime la chambre forte numéro sept. C’est l’une de mes préférées. Les archivistes de certaines spécialités ont des affinités particulières pour certaines chambres fortes. Nous avons les archivistes de la photographie et de l’audiovisuel qui aiment la moins 18 degrés – la chambre forte la plus froide – parce qu’on y conserve tous les films en couleur. En tant qu’archiviste spécialisée dans les arts, j’aime la chambre forte numéro 7 parce que c’est l’endroit où nous entreposons à plat une bonne partie de nos grandes affiches. Nous y avons des armoires d’entreposage spéciales. Alors, allons voir certains de mes bébés.

    [Bruit d’ouverture de porte]

    MG : En fait, je vais vous parler de l’aspect technique des choses. Il se pourrait donc que vous en appreniez davantage sur les chambres d’entreposage. Nous sommes donc dans l’une des 48 chambres fortes d’entreposage, qui ont à peu près toutes les mêmes dimensions, soit environ 37 mètres de long sur 9,6 mètres de large, ce qui fait 350 mètres carrés sans colonnes. C’est très important pour nous, car ça permet d’avoir des étagères mobiles dans toutes les chambres fortes. Les chambres fortes au rez-de-chaussée ont une plus grande capacité que celles au deuxième et au troisième étage. C’est parce qu’en dessous de nous, dans la galerie technique, les colonnes se trouvent à mi-chemin entre les deux murs. C’est la raison pour laquelle les collections les plus lourdes se trouvent au rez-de-chaussée. Bref, les collections cinématographique et vidéo, tous les dessins dans les classeurs à cartes – tout cela est très lourd, et c’est pourquoi c’est à ce niveau-ci.

    GM : J’allais dire, quand nous entrons, que la première impression est que le béton est tellement luisant qu’il a l’air mouillé.

    MG : Oui, vous avez raison. À vrai dire, c’était voulu, car le béton libère un peu de poudre, surtout au début. Mais il en produit aussi tout au long de sa vie utile. Donc, pour éviter que la poussière de béton n’endommage les documents conservés dans les chambres fortes, un produit d’étanchéité a été appliqué aux planchers, aux murs et aux plafonds de la structure des chambres fortes. C’est ce qui assombrit le béton. Alors, ce que vous voyez, c’est le béton brut recouvert d’un produit d’étanchéité; il a l’air un peu mouillé et un peu plus foncé. Et encore une fois, cela a été fait pour protéger l’intégrité des fonds conservés à l’intérieur.

    GM : Qu’en est-il des mouvements et des changements d’air?

    MG : Donc, vous voyez le conduit principal, qui apporte l’air, qui est poussé à travers ce petit entonnoir et circule partout dans la chambre forte et sort par le conduit d’évacuation, situé tout juste au-dessus de la porte avant. L’air circule donc continuellement et assez lentement dans la chambre forte et change environ trois fois chaque heure.

    Ça ressemble davantage à ce qui se fait en Europe dans les vieux espaces d’entreposage. Dans certaines chambres fortes, l’air est renouvelé plus souvent. Ici, on utilise un modèle plus européen, qui s’inspire de collections en très bon état conservées dans d’anciens manoirs ou même dans des caves dont l’air se renouvelle très peu souvent, mais où la température et l’humidité sont très stables. Donc, ici, il y a aussi très peu de renouvellement d’air par heure. Nous ne pourrions sans doute pas le faire si c’était un espace de travail. Dès qu’on fait entrer des gens et des ordinateurs il faut changer l’air plus souvent. Mais dans une chambre forte destinée à l’entreposage, nous pouvons réduire ce nombre et vraiment nous assurer d’avoir une température et une humidité constantes.

    GM : Comme vous pouvez l’imaginer, entreposer des millions de documents et les rendre accessibles sans les endommager n’est pas une mince tâche. Les chambres fortes sont équipées de rayonnages faciles à déplacer. Mis bout à bout, ces rayons couvriraient plus de 150 kilomètres. Ces documents ne dorment pas non plus sur les tablettes. Cinq commis aux prêts parcourent chacun une dizaine de kilomètres par jour pour rassembler les articles de la collection demandés par le public et par les employés.

    Alors, Mario, parlez-nous des étagères. Elles étaient ce qui se faisait de mieux il y a 20 ans, mais elles sont encore assez impressionnantes aujourd’hui. Et pour une personne de petite taille et pas très musclée, ces rayonnages sont vraiment pratiques parce qu’ils bougent – eh bien, en fait, j’allais dire qu’ils bougent comme sur des rails, mais ils sont sur des rails.

    MG : Ils sont bel et bien sur des rails. Et, effectivement, les rayonnages nous ont bien servis. Comme vous le dites, ça fait 20 ans et nous avons eu très peu de problèmes avec les étagères mobiles. Lorsque nous avons planifié le Centre, nous avons examiné différents types de rayonnages mobiles. À l’époque, les étagères compactes semblables à celles-ci étaient ce qu’il y avait de plus nouveau dans le domaine. Nous avons opté pour un système de rayonnages manuel au lieu d’un système électrique, que plusieurs archives avaient utilisé. Nous l’avons fait pour plusieurs raisons :

    D’abord, nous voulions éviter les risques de défaillance du système électrique et qu’une étincelle déclenche un incendie dans la chambre forte. Donc, nous voulions éliminer autant que possible la présence d’équipement dans la chambre forte.

    Aussi, pour des raisons de sécurité, dès qu’on a de l’équipement dans une chambre forte, des gens doivent l’entretenir, alors il y a constamment des gens de l’extérieur qui entrent dans les chambres fortes. En limitant l’équipement au strict minimum – comme ce que nous avons fait ici en n’ayant à peu près que des lumières et des gicleurs –, nous réduisons le nombre de fois qu’on doit entrer pour venir entretenir l’équipement.

    Troisièmement, nous avons aussi opté pour le système manuel pour des raisons économiques. Le système électrique aurait été beaucoup plus coûteux. Cela dit, nous avons appris depuis que de nombreux établissements qui avaient des systèmes électriques sont retournés à des systèmes manuels au fil des ans parce que les systèmes électriques leur causaient des ennuis. Alors, nous sommes très heureux de cette décision. Comme vous l’avez dit, les rayonnages se déplacent très facilement et sans effort [bruit d’étagères qu’on déplace]. Les spécifications des étagères précisaient ce qu’on peut déplacer en appliquant très peu de pression sur la poignée.

    GM : Vous le faites d’un seul bras et d’une seule main.

    MG : Oui. On peut déplacer jusqu’à six rangées de documents textuels et, je pense, quatre des plus grandes avec très peu de pression. Alors, oui, elles sont extrêmement faciles à déplacer.

    GM : On se fait des illusions sur ses propres forces en les déplaçant.

    MG : Oui, c’est vrai.

    GM : On m’a surprise à tenter d’en déplacer huit à la fois. Peut-être pas. Mais quatre assez facilement, comme du beurre dans la poêle.

    Pour les curieux, chaque étagère fait environ 7,5 mètres de long, 2,4 mètres de haut et 1 mètre de large.

    MG : Il faut ajouter que les étagères sont de couleurs vives. C’est encore une fois parce que nous sommes dans un espace tout en béton. Et aussi pour égayer les lieux. Alors, les étagères sont blanches et les panneaux latéraux sont jaunes, ce qui donne des touches de couleur. Il s’agit de peinture sèche en poudre. Comme je l’ai mentionné, il y a une longue liste de produits interdits dans l’édifice, et les restrictions les plus strictes sont dans les chambres fortes. Bref, ni bois, ni matière organique, ni matériau dégageant des composés volatils ou organiques et aucun solvant. Donc, la peinture est une poudre qui a été appliquée puis cuite sur le métal. Elle ne renferme donc aucun solvant. Sur le plan archivistique, c’est une surface très propre.

    GM : Le fait qu’il s’agisse d’un grand espace vide et sans colonnes nous donne la liberté de personnaliser les chambres fortes. Nous parlions du fait que cette salle renferme surtout des œuvres d’art et qu’une bonne partie de nos collections d’œuvres d’art sont entreposées à plat; alors, il ne s’agit pas de boîtes à documents ordinaires. C’est ce que nous appelons affectueusement nos « boîtes à pizza », ce qui est décevant lorsqu’on en ouvre une pour la première. Pas de pizza là-dedans. Mais nous avons également de très grands classeurs à plans dans lesquels nous entreposons des documents surdimensionnés, comme des affiches et des cartes, mais les chambres fortes ne sont pas toutes configurées ainsi. Cette chambre forte est organisée expressément pour les documents qu’elle renferme. Et, si vous regardez les chambres audiovisuelles, nous avons des types de rayonnage spéciaux pour les cartouches de films. Par conséquent, ça nous donne vraiment une formidable souplesse et polyvalence, même s’il s’agit de l’espace permanent dont vous parliez plus tôt. Le cinquième étage est beaucoup plus malléable, mais nous avons quand même beaucoup de flexibilité ici.

    MG : Vrai. Et vous faites bien de le souligner. À l’exception des armoires pour les œuvres d’art, qui sont un système d’entreposage différent – et dont la chambre forte est plus haute que les autres –, toutes les autres chambres fortes ont des rails exactement au même endroit de façon à ce que nous puissions démanteler les chariots mobiles dans celle-ci et les transporter dans une autre chambre forte si nous le souhaitons. Donc, l’absence de colonnes et la présence de rails identiques partout dans les chambres fortes nous donnent beaucoup de jeu.

    Et l’éclairage est aussi disposé de façon à donner de la flexibilité dans les chambres fortes. Ordinairement, lorsqu’il y a des étagères, toutes les allées sont éclairées. C’est difficile à faire avec des allées mobiles. Mais en orientant l’éclairage dans l’autre sens, ça nous donne un maximum de souplesse dans les chambres fortes.

    Aussi, avez-vous remarqué en arrivant que les lumières étaient éteintes? L’allée du centre est dotée d’une minuterie qui éteint l’éclairage si aucun mouvement n’est détecté pendant 15 ou 20 minutes.
    Cela vous est peut-être arrivé puisque vous utilisez les chambres fortes.

    GM : Lorsque vous êtes absorbé par quelque chose dans les chambres fortes et que vous ne bougez pas, subitement les lumières s’éteignent. Vous éprouvez ce court instant de panique pendant lequel vous bougez les bras et gesticulez stupidement pour que les capteurs vous retrouvent. C’est un peu effrayant.

    MG : Ouais, mais encore une fois, c’était pour que les chambres fortes, et les documents, restent la plupart du temps dans l’obscurité, le milieu de préservation approprié.

    GM : Nous sommes extrêmement chanceux d’avoir une installation d’entreposage aussi formidable. J’ai travaillé dans d’autres centres d’archives où il fallait tourner un cadran en entrant pour allumer les lumières et revenir à la porte à tâtons pour les rallumer lorsqu’elles s’éteignaient. Comme professionnelle des archives, j’ai beaucoup de chance. Je sais à quel point je suis privilégiée de travailler ici. Parce que c’est vraiment le nec plus ultra en matière d’installation. C’est impressionnant.

    MG : En effet. J’ai un parti pris, mais, oui, je pense que c’est le cas.

    GM : Il est maintenant temps de raconter un fait intéressant sur Bibliothèque et Archives Canada. Le Centre de préservation reçoit beaucoup de visiteurs. Des gens venant de centres d’archives, de bibliothèques et de musées s’y rendent souvent, surtout lorsqu’ils travaillent à la planification ou à la construction de leur propre nouvelle installation. Ils viennent voir ce qui a fonctionné pour nous et emprunter des idées de notre installation, qui fonctionne extrêmement bien depuis 20 ans. Nous recevons également de nombreux autres invités qui viennent faire le tour du Centre. Au cours des 20 dernières années, nous avons reçu George W. Bush, Stephen Harper, le roi et la reine de Suède, et les ambassadeurs d’Allemagne, d’Australie et d’Irlande, pour n’en nommer que quelques-uns. Des artistes célèbres comme Bryan Adams et Rachel McAdams sont aussi venus visiter l’installation. C’est un édifice populaire!

    Mario et moi allons maintenant nous rendre au cinquième étage. C’est là que nous avons des laboratoires pour les traitements de conservation et des espaces pour les activités de préservation comme la reproduction des documents et la numérisation. Il se trouve au dernier étage de l’édifice, directement au-dessus de la structure à trois étages des chambres fortes.

    Lorsque nous sortons de l’ascenseur au cinquième étage, Mario commence par parler d’un nouveau projet en cours de développement de Bibliothèque et Archives Canada et nous en dit davantage sur la vision adoptée par l’architecte lorsqu’il a conçu le Centre de préservation.

    MG : Une chose qu’il faut remarquer à l’arrière, cependant, c’est que, lorsque le gouvernement a acheté le terrain sur lequel se trouve cet édifice, il a fait l’acquisition de nombreux acres, sachant que Bibliothèque et Archives Canada est un ministère qui continue d’acquérir des documents d’archives et de recevoir des livres par dépôt légal. Alors, le terrain qui nous entoure permettra de construire d’autres installations à l’avenir, dont une qui est en cours de développement à l’heure actuelle et que nous appelons Gatineau 2, faute d’un meilleur nom pour l’instant.

    Mais aussi, à l’arrière du site, vous pouvez voir des pylônes électriques. Comme vous pouvez l’imaginer, quand l’architecte est arrivé sur le site, c’était tout ce qu’il y avait : un champ avec de hautes herbes et ces pylônes qui se dressaient au fond. Et si vous regardez les pylônes et les comparez aux colonnes de l’édifice, vous verrez qu’il y a une similitude entre les deux. Je crois que l’architecte a mentionné qu’il a vu dans les pylônes électriques un peu un symbole de la transmission de l’information et, puisque Bibliothèque et Archives Canada a un mandat semblable – nous transmettons, nous stockons et nous mettons toute cette information à la disposition des gens –, cela l’a influencé pour les colonnes de l’édifice.

    GM : Et n’est-ce pas là le signe d’une bonne architecture quand on peut refléter l’environnement autour de l’édifice?

    MG : Absolument, oui. Je pense qu’un autre signe aussi, c’est quand on peut intégrer des idées ancestrales, et si vous regardez le Centre, il a une allure très moderne, c’est un édifice à la fine pointe de la technologie. Mais on y trouve un petit clin d’œil à la tradition des édifices d’archives. On nous dit que les temples grecs ont figuré parmi les premières archives et que les gens conservaient des documents d’État importants dans la pièce intérieure des temples grecs. Si on regarde l’aménagement du Centre de préservation et qu’on le compare à celui d’un temple grec, on peut voir qu’il y a aussi une cella – une pièce fermée très robuste – dans le temple grec. Chez les Grecs, elle abrite la statue de la divinité et, dans notre cas, elle abrite les trésors nationaux. Et cette cella est entourée d’un péristyle de colonnes, ce qui ressemble beaucoup à l’allure d’un temple grec. Et je pense que ce n’est probablement pas une coïncidence si le Centre de préservation a huit colonnes à l’avant, huit étant aussi le nombre de colonnes du Parthénon, qui est considéré comme le temple idéal.

    GM : Chaque fois que je viens dans ce centre, j’apprends quelque chose de nouveau. C’est fantastique.

    … et voici autre chose que je ne savais pas. Le Centre de préservation abrite non seulement des livres, des photos, des cartes et des œuvres d’art, mais également une immense collection numérique totalisant cinq pétaoctets, soit cinq millions de milliards d’octets! Ce contenu est préservé sur 5 000 cartouches de bandes linéaires ouvertes, dans des chambres fortes sécurisées.

    Revenons maintenant au cinquième étage.

    MG : Le cinquième étage ici, comme vous pouvez le voir, est une construction beaucoup plus légère que la structure des chambres fortes. C’est donc entièrement une construction à ossature d’acier. Et le quatrième étage de l’édifice est un étage réservé à la distribution mécanique. Alors, en général, bon nombre des systèmes qui se trouvent au quatrième étage se trouveraient dans la structure des chambres fortes, mais, ici, le fait d’avoir un étage réservé à tout cet équipement mécanique le sépare des chambres fortes. Cela donne aussi beaucoup de souplesse sur cet étage de sorte que, si nous devons déplacer un évier, par exemple, nous avons tout un étage en dessous pour y travailler. Ça facilite les choses.

    L’étage ici est conçu un peu comme un village. Voyez ce boulevard nord-sud. Encore une fois dans l’idée d’un temple, l’urbanisme romain a toujours considéré l’axe nord-sud comme la voie principale de la ville. Dans le cas présent, on l’a nommé en l’honneur de M. Wallot, qui était l’archiviste national lors de la construction de l’édifice. Puis, il y a des rues secondaires et de petites ruelles. Il y a aussi des sections avec leur propre toit, et d’autres qui sont ouvertes au toit principal de l’édifice. Et là, le facteur déterminant était que, si une section – ou une fonction – avait besoin d’un éclairage spécial, on la fermait. Si elle utilisait de l’équipement bruyant, on la fermait. Donc, tout ce qui pouvait être ouvert au toit principal était laissé ouvert. Et ça finit vraiment par avoir l’allure d’un village.

    GM : M. Jean Pierre Wallot était un historien canadien et, comme Mario l’a mentionné, l’archiviste national du Canada de 1985 à 1997.

    Mario, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la souplesse des espaces ici? Vous disiez qu’ici les installations n’étaient pas aussi permanentes que dans les chambres fortes.

    MG : Oui, c’est entièrement construit en acier léger, et des panneaux en métal sont vissés sur l’ossature métallique pour faire les murs. Alors, quand nous avons dû en désassembler un, il y a quelques années, plutôt que de procéder à des travaux de démolition qui créent beaucoup de poussière, il a suffi de dévisser les panneaux de métal et de les enlever. C’est donc une « démolition » très propre, si je peux m’exprimer ainsi. Cela permet aussi beaucoup de souplesse. On peut ensuite réorganiser l’intérieur. Les laboratoires sont aussi laissés assez ouverts, avec la présence régulière de prises de courant et de prises réseau, de sorte que les laboratoires eux-mêmes disposent d’une souplesse maximale.

    GM : Et corrigez-moi si je me trompe, mais l’architecte n’a-t-il pas choisi de construire cette installation avec des matériaux de construction ordinaires ou facilement accessibles pour que nous soyons l’un des très rares édifices gouvernementaux à être construits à temps et en respectant le budget prévu?

    MG : Oui, c’est ce qu’il a fait. Beaucoup des matériaux que vous voyez sont des matériaux industriels, d’où le métal ondulé. Une bonne partie des toits sur la structure de l’édifice rappelle beaucoup les grandes fermes qu’on verrait dans l’Ouest. Ce n’est probablement pas une coïncidence si M. Keenberg est originaire du Manitoba. Son bureau se trouvait initialement à Winnipeg. On peut donc voir une partie de cette influence dans les matériaux de construction.

    Certaines des sections sont des serres et, encore une fois, elles n’ont pas été conçues par le cabinet. Il s’agit de serres commerciales. On en a légèrement modifié et personnalisé le bas, mais cela évite en quelque sorte le coût considérable de la conception et de la construction de serres sur mesure. Il s’agit donc simplement d’articles ordinaires commandés dans un catalogue.

    GM : Et c’est parfait pour garder les émanations à l’intérieur lorsque les restaurateurs travaillent avec des produits chimiques. Ça permet de garder la poussière et le bruit à l’extérieur. C’est vraiment une façon ingénieuse de voir et de planifier les choses.

    MG : En effet. Ça l’est vraiment – et dans l’esprit d’un village aussi, ça permet vraiment d’égayer le village d’une certaine façon. Il y a beaucoup de formes différentes, beaucoup de formes de toit différentes. Et ces serres se démarquent et apportent encore une fois un peu de fantaisie sur cet étage.

    GM : Nous avons interrogé Mario sur l’emplacement des laboratoires, par rapport au type d’éclairage dont ils ont besoin.

    MG : En fait, l’éclairage est un aspect très important. Lors de la conception de cet étage, le principal critère pour déterminer l’emplacement d’un laboratoire était son besoin de lumière naturelle. Par exemple, les studios de photos qui exigent l’absence de lumière naturelle sont au centre de l’étage. Les laboratoires qui ont besoin d’une qualité de lumière naturelle très précise, en particulier les laboratoires où l’on fait l’harmonisation des couleurs – c’est-à-dire le laboratoire des peintures à l’huile, le laboratoire des gravures et des dessins, le laboratoire des manuscrits – sont situés du côté nord de l’édifice et, dans certains cas, du côté est. C’est aussi là que la lumière du jour est la plus constante. Et les laboratoires qui ont besoin de lumière naturelle, mais pas d’une quantité prescrite, se trouvent du côté est et sud de l’édifice. Il s’agissait donc vraiment de placer les laboratoires en fonction de leurs besoins en lumière naturelle.

    GM : Encore une fois, on se fie à la sagesse ancestrale selon laquelle les peintres ont toujours préféré la lumière du nord pour leur peinture, précisément pour cette raison. Parce que c’est la lumière la plus constante. La plus douce.

    MG : Absolument. Et vous pouvez voir ici dans ce laboratoire qu’il y a une abondance de lumière naturelle, mais que de la lumière du nord, donc elle respecte les critères de préservation tout en offrant un milieu de travail très agréable.

    GM : Le laboratoire dont Mario parle est le laboratoire de restauration des tableaux, où nous rencontrons l’une de nos restauratrices, Mary Hough.

    Bonjour, Mary.

    Mary Hough (MH) : Bonjour, Geneviève.

    GM : Nous venons de discuter avec Mario du fait que la lumière du nord est le meilleur éclairage pour harmoniser les couleurs en peinture. Pouvez-vous nous parler un peu du laboratoire et de ce que c’est que d’y travailler?

    MH : Eh bien, il est enfermé dans une serre en verre pour contenir tous nos solvants et nos pigments toxiques. Mais c’est surtout dans la cabine de pulvérisation que nous travaillons avec les solvants, parce que l’évacuation y est si bonne. Nous avons ce qu’on appelle des bras d’aspiration, ou en anglais « elephant trunks », pour évacuer les solvants, mais ils ne sont pas aussi forts qu’il le faudrait pour les solvants toxiques que nous utilisons.

    GM : Est-ce que Mary Hough vient de parler de « elephant trunks », de trompes d’éléphants? Bien sûr. Dans le domaine de la restauration, ce sont des hottes d’extraction ventilées qui captent et éliminent les solvants volatils plus légers que l’air. Ils sont silencieux, faciles à utiliser et... ressemblent à des trompes d’éléphants! Si vous voulez voir de quoi ça a l’air, rendez-vous sur notre galerie Flickr pour en voir une photo!

    Le travail que vous faites ici, vous préparez des tableaux en vue de leur envoi – parce que nous sommes l’un des plus grands établissements de prêt au Canada –, alors une grande partie de votre travail consiste à préparer des peintures pour vous assurer qu’elles sont prêtes à partir, qu’elles sont saines et stables. Vous faites aussi beaucoup de travail de correction. Vous faites du travail de restauration, vous réparez des tableaux. Je me souviens de l’une de mes peintures favorites sur laquelle vous avez travaillé et que nous avons dû examiner à la lumière ultraviolette et vous... Vous faites toutes sortes de choses ici.

    MH : Eh bien, elles ont parfois été endommagées dans le passé, soit par manipulation, soit par trop de nettoyage, soit par un certain nombre de choses. Alors, nous retouchons ce qui manque. Il arrive que la peinture soit tombée à quelques endroits précis, alors nous harmonisons le ton aux couleurs adjacentes. Donc, ça va au-delà de simplement les stabiliser. Ça améliore leur esthétique.

    GM : Nous nous dirigeons donc vers le laboratoire des gravures et dessins, qui est aussi le laboratoire de conservation des photographies. Nous avons ici ce dont Mario a parlé plus tôt; certaines salles de photo doivent être plongées dans l’obscurité totale. Elles sont donc plus à l’intérieur que tournées directement vers les fenêtres. Et nous allons être très silencieux pour éviter de faire sursauter les restaurateurs pendant leur travail méticuleux. Alors, que pouvez-vous nous dire des laboratoires, Mario? Ils sont beaux et ouverts, n’est-ce pas?

    MG : Ils le sont, oui. Et ça contraste beaucoup avec les laboratoires dans nos anciennes installations. Le laboratoire des œuvres d’art et celui des gravures et dessins se trouvaient au troisième sous-sol d’une de nos installations principales, sans lumière naturelle et dans des pièces exiguës. Vous voyez ici qu’il y a énormément d’éclairage naturel et que ça semble très spacieux. Cela dit, la planification y est pour beaucoup. Donc le personnel ici a un poste de laboratoire individuel, puis il se rend dans des aires de travail en commun et de petites pièces closes pour remplir des fonctions précises.

    GM : Les gens pourraient entendre nos semelles frotter un peu sur le plancher parce que sa surface a encore changé. Maintenant que nous sommes dans les laboratoires, nous marchons sur des surfaces caoutchoutées. Mario, pouvez-vous nous expliquer un peu ces changements de surface, et nous nous excusons à l’avance du frottement de nos pas.

    MG : Oui, encore une fois, nous voulions un fini très propre, sans vermine, et facile d’entretien en cas de déversement de produits chimiques. Donc, alors que les aires de circulation principales de l’étage sont recouvertes de tapis, ici, ce sont des carreaux de caoutchouc. Encore une fois, inorganique, très propre et facile d’entretien.

    GM : Et c’est aussi parce que le caoutchouc – vous me corrigerez si j’ai tort – ne conduit pas l’électricité, ce qui fait que les documents sont encore plus en sécurité. Si vous travaillez avec du papier très fragile qui pourrait coller à la table et se déchirer si vous essayez de le soulever, ou même avec des pastels dont la poudre pourrait décoller à cause de l’électricité, ici, je dirais que le plancher élimine ce risque.

    MG : C’est vrai, il prévient toute électricité statique. Oui.

    GM : Et c’est confortable pour les gens qui travaillent debout toute la journée.

    MG : Ça l’est, oui. Et on voit nettement une différence entre ce plancher-ci et celui de béton où nous étions.

    GM : Absolument. Mon dos se porte beaucoup mieux maintenant.

    Voici un autre fait amusant à propos du Centre de préservation. En 2007, Elaine Hoag, une bibliothécaire spécialiste des livres rares, a découvert une affiche-programme de 1796 annonçant des pièces présentées au théâtre de Sydney, en Australie. L’affiche-programme a été trouvée dans un album de découpures compilé par l’excentrique banquier britannique Dawson Turner au 19e siècle. C’est le plus ancien document connu imprimé en Australie. La même année, le premier ministre Stephen Harper, en voyage au pays d’origine de l’affiche, l’a remis au premier ministre australien John Howard.

    Mario et moi nous sommes ensuite rendus au laboratoire des livres rares, où nous avons croisé deux restauratrices de livres, Manise Marston et Natasa Krsmanovic. Manise nous a parlé de ses impressions sur son travail au Centre de préservation.

    Manise Marston (MM) : Eh bien, je sais que je me sens tous les jours très reconnaissante, très honorée, d’être ici. Une installation à la fine pointe, et pour la conservation, nous avons tout le matériel nécessaire, tous les types d’équipement. Nous sommes très chanceux d’être ici chaque jour. Nous avons de la lumière naturelle, des hottes de laboratoire, des ventilateurs à bras d’aspiration, beaucoup de tables. Nous avons des tables lumineuses. Oui, nous sommes privilégiés.

    GM : Vous avez je dirais – sans vouloir le dire trop fort – le matériel le plus chouette ici. Vous avez la jolie salle de reliure de livres avec tout le cuir, les finitions, l’outillage, la salle à dorure. On veut simplement s’y asseoir et toucher à tout parce que c’est ici qu’on met la dernière touche aux livres. Et vous avez un travail vraiment intéressant, celui de redonner leur beauté aux livres au lieu de simplement les réparer, les stabiliser. Mais je dirais aussi que vous y ajoutez votre touche personnelle, votre propre savoir-faire.

    MM : C’est vrai.

    GM : Je le répète, vous avez la liberté de le faire grâce à tout l’équipement et à tout le matériel à votre disposition.

    MM : Exact. Notre travail est –

    GM : Désolée, je parle plus que toi.

    MM : Non, y’a pas de soucis. Je ne m’attendais pas à parler du tout, alors. Donc, c’est un travail très spécialisé. Et, oui, nous ne faisons pas autant de finition que nous aimerions, mais souvent, après le traitement, nous préparerons une étiquette. Alors, oui.

    GM : Pourriez-vous nous dire rapidement – parce qu’il y a beaucoup de vieilles choses ici, de vieilles machines, de vieilles presses à imprimer et toutes sortes de choses. Utilisez-vous vraiment tout cela?

    MM : Oui. Voici un des plus gros appareils : notre presse verticale. Je m’en servirais pour fabriquer de grandes planches pour réparer comme un album photo dont les planches auraient été perdues ou sont trop endommagées pour être réutilisées. Alors, pour quelque chose comme ça, nous l’utiliserions. C’est énorme. C’en est une grosse.

    Et nous avons aussi – sur nos tables de travail, nous avons les plus petites. La plupart des articles sur lesquels nous travaillons sont des monographies. Elles sont plus petites. Nous utilisons donc beaucoup de presses sur nos tables. Puis nous avons quelque chose comme ceci : un support à dos vertical. Nous avons donc beaucoup de chance. En voici un gros avec lequel je travaille. Il me donne pleinement accès au dos du livre tout en supportant le livre lui-même. Et il est vieux. Je dirais qu’il date de la fin des années 1800.

    GM : Wow. Manise nous montre une pièce d’équipement vraiment formidable faite de deux plaques de métal enserrant un livre dont elle a exposé le dos et sur lequel repose du papier japonais. Et tu es à mi-chemin des travaux d’embellissement.

    MM : Oui, oui.

    GM : Mais c’est vraiment cool – Mario parlait de réintroduire d’anciennes notions, une sorte de sagesse ancienne –

    MM : Exact.

    GM : – mais dans cet édifice ultramoderne.

    MM : Exact.

    GM : Et que voici une chose qu’il est impossible d’améliorer. Cela fonctionne parfaitement bien.

    MM : Effectivement. D’ailleurs, une des raisons pour lesquelles j’aime relier et restaurer des livres, c’est que les traditions n’ont pas changé. Et même la vieille façon, la façon historique, dont nous faisons les coutures n’a pas changé. C’est la même chose. C’est du concret. Et l’une des choses que nous faisons, c’est de stabiliser le vieux matériel en y ajoutant du matériel neuf et en les fusionnant pour pouvoir s’en servir. Et cet article – vraiment volumineux. Les planches sont détachées. Il est ici depuis des mois et nous le finirons ce mois-ci. Du travail d’équipe. C’est un grand défi, mais comme je le disais, c’est vraiment concret et nous adorons ce que nous faisons.

    GM : Oui, ça se voit vraiment.

    MM : Sincèrement?

    GM : Oui.

    MM : J’en suis ravie.

    GM : Les livres sont fantastiques.

    MM : Ils sont fantastiques!

    GM : Merci, Mesdames. Nous ne vous dérangerons pas plus longtemps. Nous allons tout simplement continuer à nous promener.

    MM : Heureuse de vous voir.

    GM : Merci.

    [Bruit de pas]

    GM : Maintenant, notre dernier arrêt de la visite, la chambre forte des œuvres d’art!

    Mario s’apprête à nous faire entrer dans la chambre forte des œuvres d’art, une chambre forte toute spéciale, et il nous en parlera dès que nous y serons. Il faut une dérogation spéciale pour y entrer. Une couche de sécurité additionnelle la protège parce qu’on y trouve de vrais beaux trésors. [Timbre sonore] Vous entendez Mario saisir son code. [Bruit de pas et d’ouverture et fermeture de portes] Nous voici dans la chambre forte des œuvres d’art, affectueusement appelée la numéro 34. C’est ici que nous gardons la plupart de nos tableaux parce qu’il leur faut des conditions environnementales particulières. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?

    MG : Oui, c’est la seule chambre forte à 18 degrés Celsius et à 50 % d’humidité – donc 50 % au lieu de 40 %, comme dans les chambres fortes pour les documents papier. L’humidité plus élevée préserve les peintures à l’huile et aussi les globes terrestres, en bois à l’arrière de la chambre forte, et les empêche de sécher. L’autre différence notable entre cette chambre forte et les autres, c’est sa hauteur. Nous avons une collection de nombreux portraits de grandeur nature ou de plus grande taille encore. Dans l’installation de préservation précédente, ils étaient souvent suspendus de côté. Et le conservateur en chef de la collection a fait un vaillant effort et plaidé pour qu’ils soient suspendus correctement. La partie avant du plafond de la chambre forte a donc été rehaussée dans la salle mécanique du quatrième étage. Nos peintures les plus hautes peuvent donc être suspendues dans le bon sens du tableau.

    L’autre grande différence est que la chambre forte est de couleur gris clair. Ce n’est pas le même scellant que dans les autres chambres fortes – pardon, c’est le même scellant, mais on y a ajouté une couleur. Dans les autres chambres fortes, l’architecte voulait que le béton fasse béton. Dans cette chambre forte ci, nous voulions que l’arrière-plan soit neutre pour tout chercheur venu voir nos collections parce que beaucoup de ces œuvres sont trop grandes ou trop fragiles pour être transportées dans notre installation publique. Dans des circonstances particulières, des citoyens ont la permission d’entrer en compagnie du conservateur en chef. Donc, pour donner un fond neutre, la chambre forte a été peinte gris clair. C’est, comme je l’ai dit, une peinture sans composés volatils qu’on a utilisée de façon à préserver les collections.

    GM : Pourriez-vous nous parler des étagères spéciales? Nous n’en voyons aucune autre dans le Centre de préservation. Ce sont, je le redis, des étagères mobiles. Elles reposent sur des rails et renferment beaucoup de choses.

    MG : Oui, beaucoup. Et elles sont assez faciles à déplacer compte tenu de leur poids. Elles roulent sur le rail inférieur et sont guidées par un rail supérieur. Et je pense que lors de la planification de l’installation, la moitié arrière de la chambre forte – un peu plus basse – avait été prévue pour les plus petites œuvres, ce qui fait que les penderies y sont plus rapprochées les unes des autres qu’ici, à l’avant de la chambre forte, qui renferme beaucoup des plus grandes œuvres. Lorsqu’on prend en considération la largeur des cadres eux-mêmes, et parfois les cadres de manutention spéciaux, il faut davantage d’espaces pour ces grandes peintures.

    GM : Cela conclut notre visite du Centre de préservation. Si vous souhaitez vous-même le visiter, n’hésitez pas à vous inscrire à l’une de nos visites guidées en vous rendant sur la page « Les événements de BAC » de notre site Web.

    Pour en savoir davantage sur le Centre de préservation, visitez-nous en ligne à bac-lac.gc.ca. Vous pouvez également lire des articles au sujet de notre installation sur ledecoublogue.com.

    Pour voir les images associées à ce balado, vous trouverez un lien vers notre album Flickr en vous rendant sur la page web de cet épisode. Et si vous avez aimé cet épisode, nous vous invitons à vous abonner au balado. Vous pouvez le faire par l'entremise d'iTunes, Google Play ou du fil RSS qui se trouve sur notre site web.

    Merci d'avoir été des nôtres. Ici Geneviève Morin, votre animatrice. Vous écoutiez « Découvrez Bibliothèque et Archives Canada ‒ votre fenêtre sur l'histoire, la littérature et la culture canadiennes ». Nous remercions tout particulièrement notre invité d’aujourd’hui, Mario Gasperetti. Merci aussi à Mary Piper-Hough, Manise Marston, Andrew van Vliet et Michael Smith pour leur contribution à cet épisode.

    Cet épisode a été produit et réalisé par David Knox avec l’aide de Paula Kielstra.

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